Dossier spécial


 

"Un romancier insaisissable qui mélange les étiquettes avec beaucoup de talent."

 

 

Michael Marshall Smith est un écrivain un peu à part qui échappe aux genres classiques d'auteur de science-fiction, fantastique, thriller, futuriste, philosophique... Il est un peu tout ça à la fois avec une dominante dark fiction. Il a le don de manier humanité et cruauté avec pertinence, et ses univers, son approche et son style d'écriture sont vraiment particuliers.

M.M.Smith a écrit 3 romans de « science-fiction (?) » avant de s'orienter vers quelque chose de plus « thriller (?) » sous le nom de Michael Marshall. (biographie sur son site)

  

J'ai découvert Michael Marshall Smith tardivement mais sûrement, en plein hiver 1999, via sa nouvelle « La Joie de Recevoir » (publiée dans SF Mag n°7 pour la 1re fois en France) et qui fut à l'origine de son 2e roman : Frères de Chair (1996).

 

 

 

Je vous livre ci-après cette nouvelle qui m'a menée sur les chemins de MMS que j'ai suivis et que je suivrai encore, passionnément...

 


05/05/2008
0 Poster un commentaire

La Joie de Recevoir

 

J'aurai préféré y aller en voiture, mais je ne sais pas conduire et j'aurai probablement flippé. Pourtant, une voiture aurait été bien plus pratique. D'abord, il y a tellement de monde, ici... Tellement de monde. Les gens sont partout, fatigués et froissés, mais entiers. Etrange. Tous entiers.

Oui, une voiture aurait été plus rapide. Tôt ou tard, ils se lanceront à ma poursuite, et je dois absolument me rendre quelque part avant.

Les transports publics, ça craint. Les wagons puent ; on passe son temps serrés les uns contre les autres, à attendre. Et puis c'est intimidant. Les gens vous fixent. Ils regardent, regardent, sans savoir quel danger ils courent. L'un d'eux va finir par me dévisager une seconde de trop et je vais lui arracher la tronche, ce qui ne nous aidera pas, ni lui ni moi.

Alors je préfère me détourner et regarder par la fenêtre. Il n'y a rien à voir. Nous sommes dans un tunnel, et je dois fermer les yeux pour m'empêcher de hurler. Le wagon est comme un tunnel, un tunnel sans fenêtre, et j'ai l'impression d'être enterré trop profond. J'ai grandi dans des tunnels sans fenêtre. Leurs concepteurs n'ont pas pris la peine de décorer, de nous faire croire qu'il y avait quelque chose à regarder, quelque chose à chercher. Parce qu'il n'y avait rien. Aucun événement à attendre, aucun sans qu'un mec avec un scalpel y joue un rôle majeur, en tout cas. Ils ne faisaient pas semblant.

Au moins, ils ne vous bercent pas de faux espoirs.

Manny l'a fait, d'une certaine manière ; c'est pourquoi mes sentiments à son égard sont ambigus. Dans un sens, il est la meilleure chose qui nous soit arrivée. Dans un autre... Peut-être nous serions-nous mieux portés sans lui. Non, je délire. Sans Manny, tout aurait été pire : trente ans de perdus. Je n'en aurais rien su, bien sûr, mais je le sais à présent, et je suis heureux que les choses ne se soient pas déroulées comme prévu. Sans Manny, je ne serais pas là. Dans ce wagon, avec si peu de temps à ma disposition.

Les voyageurs me fixent toujours, les yeux écarquillés, ce qui n'est guère surprenant. Mon visage et ma jambe y sont pour quelque chose ; les gens n'aiment pas ça. Mais c'est moi, surtout, qui les gêne, et la rage qui irradie de ma personne. Ce n'est pas une bonne chose, mais la vie n'a pas été bonne pour moi. Echangeons nos places et on verra si vous gardez votre calme.

Une autre raison de mon ambivalence envers Manny, c'est le mystère qui plane sur ses motivations. Pourquoi nous a-t-il aidés ? Sue 2 dit que ça n'a pas d'importance, mais je crois que si. S'il ne s'agissait que d'une expérience, un jeu, ce serait différent, je crois que je l'aimerais moins. Mais je n'y crois pas. Il a agi par humanité - quel que soit le sens de ce mot. Si c'était une expérience, les événements de la dernière heure se seraient déroulés autrement. Pour commencer, Manny ne serait pas mort.

Si tout s'est passé comme prévu, Sue 2 doit être presque arrivée à destination. Non, mauvais réflexe. C'est Sue, maintenant, seulement Sue... Sans numéro. Et je ne suis que ce bon vieux Jack, du moins si je parviens jusque là-bas.

Le bleu est mon premier souvenir, mon éveil à la vie. Maintenant, je sais pourquoi : à cette époque j'ignorais que les autres couleurs existaient.

Un bleu diffus, un bleu accompagné d'un doux bourdonnement, dans une atmosphère froide et humide.

Il faut que je sorte de là. Je suis dans le métro depuis une heure et j'atteins mes limites. C'est très bruyant - pas un doux bourdonnement, un vacarme terrible. Les courts moments qui me restent, je ne veux pas les passer ainsi. Les gens se pressent autour de moi ; ils ont tous des endroits où aller. Pour la première fois de ma vie, je suis entouré de personnes qui vont quelque part.

Le tunnel n'a pas la bonne couleur. Les tunnels doivent être bleus ; je ne comprends pas sinon. J'ai passé les quatre premières années de ma vie, autant que je sache, dans un tunnel bleu. Si Manny n'avait pas été là, j'y serais encore. Quand il est venu travailler à la Ferme, j'ai tout de suite compris qu'il était différent. J'ignore comment ; à cette époque je ne pensais pas et je ne parlais pas, bien sûr.

Il ne se comportait pas comme notre précédent gardien. J'ai appris bien plus tard que la femme de Manny était morte en accouchant d'un bébé mort-né, c'est peut-être la raison...

Il a décidé de laisser certains d'entre nous sortir. Quelques-uns, d'abord, puis la moitié du stock de pièces de rechange.

Beaucoup ne s'adaptaient pas. Ils se contentaient de marcher sur l'herbe, errants, bouche bée. Ils paraissaient bleus, comme si la lumière du tunnel leur avait imbibé la peau. D'autres ne sortiraient pas du tout : ils avaient déjà été trop utilisés. Trois ans et plus de bras. Vous trouvez ça raisonnable ?

Manny nous laissait libres dans le complexe. A l'extérieur, il devait être prudent : la route passait très près de la Ferme. Un voisin aurait pu remarquer ces inconnus qui se roulaient dans l'herbe, nus comme des vers puisqu'ils ne nous donnaient pas de putains de vêtements. Nous n'en avons jamais eu. Durant des années, j'ai cru qu'il pleuvait tout le temps dehors parce que Manny ne nous laissait sortir qu'à ces moments-là.

Aujoud'hui, je porte un costume appartenant à Manny ; Sue est habillée d'un jean et d'une chemise. Le pantalon me gratte, c'est infernal, mais je me sens comme un prince. Les princes vivaient dans des châteaux, ils combattaient des monstres, épousaient des princesses, vivaient heureux et avaient beaucoup d'enfants. Je le sais, on me l'a raconté.

 


05/05/2008
0 Poster un commentaire

 

Manny nous racontait des histoires, il nous éduquait... Ou du moins il essayait. Pour beaucoup d'entre nous, il était trop tard... Pour moi aussi, probablement. Je ne sais ni lire ni écrire. Il y a de grands vides dans ma tête. Parfois, j'arrive à suivre le fil d'un raisonnement, mais c'est rare et ça ne fait que souligner mes faiblesses. Dans mon cerveau, les idées tombent dans le vide. Par contre, je parle plutôt bien. J'étais un des chouchous de Manny ; il discutait beaucoup avec moi. J'ai beaucoup appris. Penser que j'aurai pu être intelligent me rend fou de rage.

Manny le disait. Sue le dit.

Mais il est trop tard. beaucoup trop tard.

J'avais dix ans quand ils sont venus pour la première fois. Le coup de fil a mis Manny au bord de la panique. Des pièces de rechange couraient partout dans le complexe ; il a couru pour nous rassembler tous. Nous sommes rentrés dans les tunnels juste à temps, nous demandant ce qui allait se passer.

Manny est entré dans mon tunnel, accompagné d'un grand mec pas sympathique qui dégageait le chemin à coups de pieds. Nous savions tous qu'il ne fallait rien dire : Manny nous avait prévenus. Ceux qui ne sortaient jamais des tunnels rampaient ou se balançaient contre les murs, comme d'habitude. Le grand mec les poussait sans ménagement. Ils tombaient, comme de gros quartiers de viande, continuant de faire des bruits avec leur bouche.

Manny s'est arrêté et m'a désigné du doigt. Sa main tremblait ; son visage était étrange, comme s'il essayait de ne pas pleurer. Le grand mec m'a attrapé par le bras pour me conduire hors du tunnel. Il m'a traîné jusqu'à la salle d'opération, où l'attendaient deux autres types en blouse blanche. Ils m'ont allongé sur la table et m'ont coupé deux doigts.

C'est pour ça que je ne peux pas écrire. Je suis droitier et ils m'ont coupé mes putains de doigts. Puis ils m'ont enfoncé une aiguille dans la main et m'ont recousu à la va-vite avec du fil transparent. Le grand mec m'a ramené dans le tunnel, il a ouvert la porte et m'a poussé à l'intérieur. Je n'ai rien dit. Je n'ai rien dit de toute l'opération.

Plus tard, Manny est venu me trouver ; je l'ai d'abord repoussé car je croyais qu'il allait me ramener là-bas. Mais quand il m'a serré dans ses bras, j'ai compris la différence et je l'ai laissé m'emmener dans la salle principale. Il m'a fait asseoir sur une chaise. Ma main était ensanglantée ; il me l'a lavée avant de vaporiser quelque chose qui m'a fait du bien.

Puis il m'a raconté. Il m'a expliqué où j'étais et pourquoi.

J'étais une pièce de rechange et je vivais dans une Ferme. Quand les gens riches attendent un bébé, m'a expliqué Manny, les docteurs prennent une cellule du foetus et clonent un autre bébé, avec les mêmes cellules. Ils font pousser le second bébé jusqu'à ce qu'il sache respirer puis ils l'envoient dans une Ferme.

Les pièces de rechange vivent dans la Ferme jusqu'à ce qu'il arrive quelque chose au vrai bébé. Si le vrai bébé s'abîme quelque chose, les docteurs viennent à la Ferme, découpent un morceau de la pièce de rechange pour la coudre sur le vrai bébé. Il n'y a pas de "rejet", m'a précisé Manny, ajoutant d'autres trucs que je n'ai pas vraiment compris.

Puis les docteurs recousent le bébé de rechange et le renvoient dans le tunnel... jusqu'à ce qu'il arrive autre chose au vrai bébé.

Alors les docteurs reviennent.

Manny me l'a raconté, et je l'ai raconté aux autres.

Nous avions beaucoup de chance. Il y avait de nombreuses Fermes pleine de gens bleus se contentant de ramper dans les tunnels, des feuilles de papier vierge, sans rien d'écrit dessus. D'après Manny, certains gardiens se font de l'argent de poche en laissant de vrais gens entrer la nuit.

Parfois les visiteurs se contentent de boire de la bière en se moquant des pièces de rechange, parfois, ils les baisent. Personne ne le sait et d'ailleurs, tout le monde s'en fout. Pourquoi éduquer les pièces de rechange, pourquoi leur offrir une vie ? Elles n'ont qu'un avenir, se faire débiter morceau par morceau.

Pourtant... peut-être aurait-ce été plus facile. La vérité est très dure à supporter. Comme les autres, on reste assis et on attend, mais on sait ce qu'on attend. Et qui est responsable.

Comme mon frère Jack. Pour lui, se coincer deux doigts dans la porte à dix ans n'était qu'un début. Le jour de son dix-huitième anniversaire, il a enroulé sa voiture autour d'un poteau et s'est écrasé les os de la jambe. C'est une des raisons pour laquelle je ne veux pas rester dans ce putain de métro. Un bout de jambe en moins, ça se remarque. Comme mes voisins peuvent difficilement ne pas voir que le côté gauche de mon visage est à vif, là où les docteurs ont pris un greffon quand une inconnue a jeté de l'eau bouillante à la gueule de mon frère. Il a aussi la majeure partie de mon estomac. Ce connard aime la bouffe épicée et boit trop de vin. Je ne sais pas à quoi ces trucs ressemblent, mais apparemment, faut éviter. L'année dernière, Jack s'est rendu dans une fête, il s'est saoulé, il s'est battu et il a perdu un oeil. Et j'ai perdu le mien aussi.

 


05/05/2008
0 Poster un commentaire

 

C'est trop drôle de vivre dans une Ferme. Vraiment. Les gens se cognent dans les murs, bavent, frappent dans leurs mains sans doigts et chient dans des sacs de colostomie. J'ignore qui était pire à fréquenter, ceux qui savaient ce qui se passait et ceux qui exhalaient la haine ou ceux qui rebondissaient lentement contre les murs des tunnels. Parfois les gens des tunnels restaient immobiles des jours entiers, parfois ils s'agitaient sans raison. Personne ne savait ce qu'ils allaient faire : il n'y avait personne dans leur tête. C'est ce que Manny a fait pour Sue, Jenny et moi : il a mis des gens dans nos têtes.

Parfois, nous nous asseyions en cercle et nous parlions des vrais gens, tentant d'imaginer ce qu'ils faisaient, ce que ce serait d'être eux plutôt que nous. Manny disait que ce n'était pas une bonne idée, mais nous le faisions tout de même. Même les pièces de rechange ont le droit de rêver.

Ca aurait pu continuer éternellement, ou plutôt jusqu'à ce que nos frères et soeurs deviennent vieux et commencent à tomber en morceaux. Il paraît que la fin est rapide : il y a une limite à ce que l'on peut couper. Du moins en théorie. Quand on voit des pièces de rechange aveugles, sans bras ni jambes, se tortiller dans un coin sombre, on a tendance à en douter.

Mais cet après-midi, le téléphone a sonné et nous nous sommes tous levé pour rejoindre le tunnel. Je me suis assis à côté de Sue 2. Manny disait que nous nous aimions, mais comment savoir ? Je suis plus heureux quand elle est là, c'est tout. Elle n'a plus de dents, plus de bras gauche et ils lui ont pris ses ovaires, mais je l'aime bien. Elle me fait rire.

Manny est entré avec un grand type. Il avait l'air plus effondré que d'habitude. Il a pris son temps, au point que le grand type s'est mis à hurler. Enfin il a désigné Jenny 2.

Jenny 2 était l'une des préférées de Manny. Elle, Sue et moi, nous étions les seuls à qui il pouvait parler. L'homme a traîné Jenny, et Manny les a regardé partir. Quand les portes se sont refermées, il s'est assis et s'est mis à pleurer.

La vraie Jenny avait été prise dans un incendie. Toute sa peau était brûlée. Jenny 2 ne reviendrai pas.

Nous nous sommes assis à côté de Manny... qui soudain s'est levé. Prenant Sue par la main, il m'a dit de le suivre. Il nous a conduit dans son appartement et nous a donné des vêtements, ceux que nous portons maintenant. Il nous a donné un peu d'argent avant de nous dire où aller. Il avait deviné ce qui se passerait, ou il n'en pouvait plus.

Nous avions à peine enfilé nos habits que l'enfer s'est déchaîné. Quand ils sont venus chercher Manny, nous étions cachés : nous avons entendu ce qui s'est passé.

Jenny 2 avait parlé. Les docteurs n'utilisent pas de drogues ou d'anesthésie, sauf quand le choc opératoire peut tuer la pièce de rechange. Pourquoi se faire chier ? L'opération de Jenny 2 était terminale, elle était consciente. Quand le type s'est penché sur elle, souriant, prêt à lui retirer le premier morceau de son visage, elle n'a pas réussi à se retenir et je ne lui en veux pas.

- S'il vous plaît. S'il vous plaît, non.

C'est pas grand chose. Putain c'est pas grand chose. Mais c'était assez. Elle aurait dû être incapable de dire un mot.

Manny s'est interposé quand ils ont essayé d'ouvrir les tunnels. Ils l'ont abattu et ils sont entrés tout de même. Sue et moi nous sommes enfuis ; je ne sais pas ce qu'ils ont fait. Je ne crois pas qu'ils les aient tous tués - la plupart avaient encore beaucoup de morceaux. Ils leur ont enlevé des bouts de cerveau, je suppose, pour s'assurer qu'il reste des vraies gens.

Nous nous sommes enfuis et nous avons enfin rejoint la ville. J'ai dit au revoir à Sue dans le métro : elle pouvait se rendre chez elle à pied. J'ai plus de chemin à faire. Ils vont nous chercher, nous devions nous séparer. C'était la meilleure chose à faire... Je ne connais rien à l'amour, mais je donnerai mes deux mains pour qu'elle soit avec moi maintenant.

Le temps nous est compté mais je m'en fous. Manny nous a donné les adresses, nous savons où aller. Sue pense que nous pourrons prendre leur place. Je ne crois pas, mais je n'ai pas eu le courage de lui dire. Nous nous trahirions trop vite, nous n'en savons pas assez. Nous n'avons pas une chance... Ce n'était qu'un rêve, un sujet de conversation.

Mais il y a une chose que je vais faire. Je vais le voir. Je vais trouver la maison de Jack, sonner à sa porte et le voir face à face.

Et avant qu'ils me retrouvent, je vais récupérer quelques petites choses.

 

 

 

 

Texte © Michael Marshall Smith 1994 et Science-Fiction Magazine 1999 pour cette édition.

Traduction © Grégoire Dannereau 1999

 


05/05/2008
0 Poster un commentaire

CinéAste • Terry Gilliam

 

... Voici les fabuleuses petites merveilles du grand, passionnant, captivant, émouvant, drôle et complètement loufoque : Terry Gilliam, atypique et talentueux spécialiste des films indépendants.




Même si personnellement je n'accroche pas sur la crasse dominante dans certaines de ses oeuvres, j'admire l'enthousiasme du créateur, son intégrité et son audace à dépeindre la face pourrie du monde.

Terry Gilliam est un vrai passionné, quelqu'un d'entier qui longtemps se cherche et se donne à fond dans la quête de ses idéaux et la réalisation de ses rêves.
Biographie complète juste là...

Comme beaucoup de cinéastes, Gilliam est multifonctions : acteur, réalisateur, scénariste, producteur, producteur exécutif, costumier, directeur artistique, monteur, chef décorateur, superviseur des effets visuels...

Les films qu'il a réalisés sont des pièces uniques en leur genre :




vidéo
Storytime (1968)
de Terry Gilliam
Un court métrage d'animation où se mêlent une blatte affable, des cartes de Noël perverses, et une biographie d'Albert Einstein (pas celui auquel vous pensez)...

Storytime a une durée de 9 mn, réalisé avec quatre bouts de ficelle et trois fois rien. La méthode d'animation est archaïque, simple et à la portée de tous : on dessine un arrière plan, on découpe des personnages (photos, peintures) que l'on insère dans le décor. Le tout est placé sous verre pour éviter tout mouvement. On capture ensuite 2 images avec une caméra placée au-dessus du plan de travail. On recommence l'opération en faisant bouger les personnages.

A l'époque Terry Gilliam travaillait pour un célèbre show télévisé dont il réalisa 30 mn. Les meilleurs moments se retrouvent donc dans ce court : 3 segments qui se suivent pratiquement sans transition. Un foutoir apparent mené avec humour, cynisme et dérision, parodie du monde qui l'entoure et de la société en général. On sent déjà très bien tout ce qui fera les Monthy Python plus tard. Par moment Storytime peut faire penser à South Park, à noter que Terry Gilliam, fan de cette série, en a réalisé 1 épisode.




b.a.
Pataquesse, la Première Folie des Monty Pythons (1971)
de Terry Gilliam et Ian MacNaughton, avec Graham Chapman, John Cleese, Terry Gilliam, Eric Idle, Michael Palin, Terry Jones...
Dans les années 60, un groupe qui marqua a jamais l'histoire de la musique fait son apparition : The Rutles. Alors que le goût de Mr. Crapaud pour les sports automobiles menace de plonger toute la communauté de la rivière dans le chaos, les belettes complotent pour transformer le château de Mr. Crapaud en une usine de nourriture pour chien…

La Première Folie des Monty Pythons est une anthologie des meilleurs sketches de l'émission Monty Python's Flying Circus diffusée sur la BBC entre 1969 et 1973. En complément de programme, Le Coq est Mort, un court métrage allemand expérimental et interactif de Zoltan Spirandelli.

Titre original : And Now for Something Completely Different





b.a.
Monty Python, Sacré Graal (1975)

de Terry Jones et Terry Gilliam, avec Graham Chapman, Terry Gilliam, John Cleese...
Le roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde se lancent dans la quête du Graal, chevauchant de fantomatiques montures dans un bruitage de noix de coco cognées. La petite troupe va devoir passer mille épreuves pour le moins étonnantes...

Le chevalier noir que le roi Arthur affronte dans un combat mémorable, est joué par John Cleese... sauf lorsqu'il se fait couper une jambe, scène pour laquelle un véritable unijambiste prit sa place !

La sainte grenade présente dans le film aurait inspiré les créateurs du jeu Worms.

Par soucis d'économie, le tournage se passe en Ecosse autour des châteaux de Doune, Glen Coe et Stalker qui sont utilisés sous différents angles en fonction des scènes, quand des modèles en carton ne sont pas posés à l'horizon. De la même manière, n'ayant pas les moyens de s'offrir le luxe d'une location de chevaux, ils utilisent des coques de noix de coco qu'ils entrechoquent pour simuler les cavalcades (ce qui deviendra un élément comique remarquable mais imprévu).

Les côtes de mailles portées par les chevaliers sont en réalité des pulls en laine recouverts de peinture argentée. Reste que malgré cette touche « amateur », Sacré Graal parvient à faire de cette absence de moyens une force créatrice et humoristique sans précédent.


Sacré Graal est le 1er film original signé par les Monty Python. Travaillant par petits groupes les idées du scénario, se réunissant ensemble, discutant, retenant ou écartant certaines trouvailles, s'isolant à nouveau, et ainsi de suite, les Monty Python finissaient par aboutir à une suite de petites scènes formant un ensemble au ton cohérent. Un peu comme le jeu du cadex ;) La majeure partie de l'histoire est donc racontée sous la forme d'épisodes isolés et reliés uniquement par le thème de la quête du Graal et par les animations de Terry Gilliam.

Toutefois, cette cohabitation débouchera sur de multiples tensions au sein du groupe en raison de divergences artistiques majeures : "Quand 2 personnes dirigent la même équipe, il est évident que l'on s'expose à des problèmes de cohérence, de ton ou de vision. Aujourd'hui je déconseille à quiconque de réaliser un film en binôme à moins que la répartition des tâches soit claire dès le départ !" confie Gilliam. Ce qui explique pourquoi les prochains métrages des Monty Pythons sont réalisés par Jones, Gilliam devenant directeur artistique sur La Vie de Brian et simplement réalisateur du prélude du Sens de la Vie.

Titre original : Monty Python and the Holy Grail





intro
Jabberwocky (1977)
de Terry Gilliam, avec Michael Palin, Harry Corbett, John Le Mesurier, Warren Mitchell, Max Wall, John Bird, Rodney Bewes, Bernard Bresslaw, Antony Carrick, Peter Cellier, Derek Francis, Terry Gilliam, Neil Innes, Bryan Pringle, David Prowse, Graham Crowden, Terry Jones...

Une bête sanguinaire, le Jabberwocky, ravage le royaume de Bruno le Contestable. Le roi promet la main de sa fille a celui qui anéantira le monstre.

Inspiré du roman de Lewis Caroll, Jabberwocky est le 1er film que Terry Gilliam
réalise seul.

Pour la petite histoire, Terry Gilliam est profondément marqué par Alice aux Pays des Merveilles, de Lewis Carroll. En 1961, alors qu'il travaille dans un camp de vacances, il décide de monter un spectacle basé sur l'histoire d'Alice : "Chaque chose que j'entreprend est marqué, d'une manière ou d'une autre, par l'empreinte du roman de Carroll. Le titre et le monstre de Jabberwocky, la petite fille dans Munchausen est Alice, tout comme Sam Lowry dans Brazil. Pour beaucoup, dont moi-même, Carroll est l'inventeur du concept de "non-sens", et quelque part c'est donc une sorte de père pour les Monty Python et le magazine MAD d'Harvey Kutzman "...

Il était presque naturel que son baptême du feu en solitaire aux commandes d'un film passe par Lewis Carroll. Le roman contient un poème, Jabberwocky, se révélant tout à fait indiqué : «Tout est dans le livre ! A la lecture du poème, Alice dit qu'elle le trouve très beau sans pour autant en comprendre le sens. Le seul détail dont elle se souvient c'est que quelque chose à tué quelqu'un. Cette simple phrase a rebondi dans ma tête jusqu'à devenir le point de départ d'un scénario situé à l'époque médiévale.» révèle Gilliam.

Pour la réalisation de ce 1er film en solo, Terry Gilliam dépasse le budget prévu. Il emprunte alors une partie des décors de la comédie musicale Oliver, confie le maquillage et les coiffures à sa femme, et rachète la plupart des costumes à une compagnie de théâtre allemande qui vient de terminer ses représentations du Mariage de Figaro de Beaumarchais.


Sur Jabberwocky l'ambiance est détendue et Gilliam éprouve du plaisir au contact des comédiens : "Jusqu'à présent j'avais principalement connu les Monty Python où tout était défini par avance, puis au moment de tourner une scène chacun faisait comme bon lui semblait. Là je découvrais une manière de fonctionner très différente. Les acteurs donnaient leur avis, ajoutaient des dialogues ou apportaient des idées, mais toujours dans l'esprit du film et avec l'idée de l'améliorer."


En raison de la présence au générique de la moitié des Monty Pythons, le film sort aux Etats-Unis sous le titre Monty Python's Jabberwocky malgré les protestations de Gilliam.





b.a.
Bandits Bandits

de Terry Gilliam, avec John Cleese, Sean Connery, Shelley Duvall, Katherine Helmond, Ian Holm, Michael Palin, Ralph Richardson, Peter Vaughan, David Warner, David Rappaport, Kenny Baker, Malcolm Dixon, Mike Edmonds, Jack Purvis, David Baker, Craig Warnock, Tiny Ross, Sheila Fearn, Jim Broadbent, David Leland...
Féru d'Histoire et amateur de films en costumes, Gilliam use d'un scénario alibi pour promener sa caméra dans les coulisses du temps, allant de la révolution française à la forêt de Sherwood en passant par la Grèce antique et le Titanic, racontant les voyages d'un petit garçon anglais nommé Kévin, visité par 6 nains qui ont dérobé à l'Être suprême la carte du Temps...

Là encore, la présence de la moitié des Python au générique pousse certains distributeurs peu scrupuleux à rajouter la mention Monty Python avant le titre.
Reste que Time Bandits marque le début d'une carrière en solo pour « l'ami américain » comme le surnomme les anglais.


2e film en réalisateur-solo, Terry Gilliam présente une oeuvre débridée où transparait l'univers qui va devenir le sien et faire sa force. Anachronisme, voyages dans le temps, héros improbables, fuite du réel, accomplissement de soi, rédemption, autant de thèmes qu'il développe aujourd'hui depuis 1/4 de siècle.

Bandits Bandits fait partie des films que l'Education Nationale recommande aux enseignants de projeter à leur élèves pour l'année 2001-2002.

Co-écrit avec Michael Palin, Gilliam voulait dans un 1er temps présenter le film du point de vue de l'enfant puis préféra opter pour des adultes de petite taille. "Avant Time Bandits, personne n'avait donné à un nain la chance d'être le héros d'un film." dit Gilliam "D'ailleurs les comédiens se sont pleinement investis dans l'aventure, tentant sans cesse de se surpasser et de nous étonner (ce qu'ils ont réussi à faire d'ailleurs !)"

Cette joyeuse équipe est aujourd'hui connue et reconnue : Kenny Baker (le R2D2 de Star Wars), David Rappaport (de la série tv Le Magicien, 1986), Jack Purvis (Willow, 1988), Mike Edmonds (Legend , 1985), Malcolm Dixon (Labyrinth, 1986), Tiny Ross  (Flash Gordon , 1980)... et Marcus Powell (The Elephant Man, 1980), mentionné au générique du film alors qu'il n'apparaît pas à l'écran, un personnage censé avoir été le leader des nains avant sa mort. Une scène sabrée parce que parait-il mettre 7 nains dans un film risquait d'entraîner de nombreux problèmes légaux !?... C'est à se demander qui, de la fiction ou du réel, est le plus bizarre...

C'est ici l'un de ses rares films où Terry Gilliam ne fait aucune apparition.

Titre original : Time Bandits





trailer
Le Sens de La Vie (1983)

de Terry Gilliam et Terry Jones, avec Graham Chapman, John Cleese, Terry Gilliam, Eric Idle, Terry Jones, Michael Palin...
Les 6 Monty Python égrainent tous les stades de la vie : la naissance, la croissance, l'éducation sexuelle, la vieillesse, la mort, l'au-delà sur un mode humouristique. Ils se mettent en tête d'expliquer le sens de la vie, les ravages de la guerre, le miracle de la naissance, et en exclusivité, ce qui nous attend au Paradis. Bref, ils s'attaquent à tout ce qui est sacré…

Dernière halte pour Gilliam dans la case Python à l'occasion de cet ultime opus pour lequel il interprète plusieurs rôles et réalise le prologue.

Le succès du film lui permet d'entrer en contact avec le studio Universal qui accepte de produire son prochain métrage.


Titre original : Monty Python's the Meaning of Life





trailer
Brazil (1985)

de Terry Gilliam, avec Jonathan Pryce, Robert De Niro, Kim Greist, Katherine Helmond, Ian Richardson, Peter Vaughan, Barbara Hicks, Charles McKeown, Bryan Pringle, Sheila Reid, Michael Palin, Bob Hoskins, Ian Holm, Jim Broadbent...
En un temps et un lieu indéterminés, le monde est devenu un enfer kafkaïen de modernité. Sam Lowry est un petit fonctionnaire sans histoire du Ministère de l'Information. Coincé, pressé et écrasé par les rouages de la machine bureaucratique, Sam tente de s'échapper du troupeau en rêvant d 'amour et de liberté, se voyant un Icare des temps modernes croisant dans les cieux une jeune fille au visage angélique. Mais sa vie bascule le jour où il croise le regard d'une femme qui ressemble étrangement à la fille de ses rêves. Pour elle, Sam va se dresser contre le système...

Directement inspiré du roman paranoïaque et politique de George Orwell, 1984 (1948), Brazil devait s'appeler à l'origine "1984 1/2", le ½ étant un hommage au Huit et Demi (1962) de Frederico Fellini. Autres titres envisagés : "How I Learned to Live with the System ?", "So Far" et  "The Ministry of Torture".

"Brazil est né d'une image. J'ai vu dans ma tête un homme assis sur une plage noire, recouverte d'une fine pellicule de charbon. Immobile dans la lumière crépusculaire, l'homme écoutait à la radio une chanson populaire des années 30, « Brazil », d'Arry Barroso, dont les sonorités langoureuses et exotiques suggéraient, au-delà des tours d'acier, des usines et des chaînes de montage, l'existence d'un monde verdoyant et merveilleux. Le scénario qui s'est développé autour de cette image n'en a retenu concrètement aucun des éléments et en découle pourtant tout entier.
" dit Gilliam

Lorsqu'il dévoile son film aux producteurs, et plus particulièrement à Sid Sheinberg patron d'Universal Studios, il reçoit un accueil pour le moins mitigé. Sheinberg lui demande d'opérer quelques coupes car il juge le métrage trop long. Pire encore il souhaite que le final soit purement et simplement retiré pour terminer sur une note plus optimiste. Terry Gilliam s'insurge et refuse que l'on massacre son œuvre pour des raisons aussi ineptes que la durée ou l'absence de « happy end ». Dès lors la hache de guerre est déterrée. Universal remonte le film et la ramène à une durée de 94 mn là où le montage diffusé en Europe sous l'égide de Gilliam atteint les 142 mn ! Disparaissent certaines rêveries de Sam, les éléments jugés trop sombres et surtout le plan final nous montrant Lowry devenu fou durant l'interrogatoire conduit par son ancien ami Jack Lint (Michael Palin), le film s'achevant sur l'image bucolique de Sam et Jill Layton (Kim Greist) perdus dans la campagne. Même l'excellente bande son orchestrée par Michael Kamen est remplacée par un musique plus rock dans l'espoir d'attirer les jeunes dans les salles !


L'affaire s'étend sur un bras de fer juridique sans précédent qui catalogue Terry Gilliam comme un réalisateur difficile et rebelle. A l'issue d'une longue bataille médiatisée, Gilliam parviendra finalement à sortir sur le territoire américain une version de 132 mn qui ne sera que minoritairement distribuée.




trailer
Les Aventures du Baron de Münchausen (1989)

de Terry Gilliam, avec John Neville , Eric Idle, Oliver Reed, Sarah Polley, Charles McKeown, Winston Dennis, Valentina Cortese, Jack Purvis, Jonathan Pryce, Bill Paterson, Uma Thurman, Peter Jeffrey, Alison Steadman, Don Henderson, Robin Williams, Sting, Andrew MacLachlan, Terry Gilliam...
Le siècle des Lumières. Une ville s'apprête à tomber sous les assauts des Turcs tandis qu'au théâtre royal une troupe de comédiens tentent de donner une représentation des Aventures du Baron Munchausen. C'est alors qu'un homme déclare être le vrai Baron et demande de l'aide afin de retrouver ses compagnons, seuls capables de repousser l'invasion turque.

Le Baron Karl Friedrich Hieronymous von Münchausen est un personnage réel né en 1720. Officier de cavalerie allemand dans l'armée russe, il passe à la postérité grâce aux récits merveilleux (et fabulés) de ses supposés exploits.

Ce film de Terry Gilliam est la 7e version des aventures cinématographiques du Baron.


Alors que tout va pour le mieux dans un début prometteur, le tournage s'avère éprouvant et malmené par des problèmes incessants qui font exploser le budget à hauteur de 45 millions de dollars !
Les Aventures du Baron de Münchausen devient la chronique d'un ratage annoncé.

Déjà menacé sur Jabberwocky en 1977 pour les mêmes raisons, Terry Gilliam est sur le point d'être remplacé par Richard Fleischer ou Gary Nelson, mais la Columbia souhaite que le film soit signé Gilliam (merci Brazil) et lui apporte tout son soutien.
Gilliam décide de ramener son oeuvre de 3h à 2h.

Avant même sa sortie, le film est massacré par la critique et précédé d'une solide réputation de naufrage artistique, fruit de l'ambition outrancière d'un réalisateur devenu fou. L'échec public condamne Terry Gilliam au statut de génie incompris, Münchausen devant accéder à la reconnaissance bien des années plus tard.

Cette démesure fait qu'Hollywood s'intéresse à lui. Et c'est ainsi qu'en 1990, et au terme de qu'il présente lui-même comme une trilogie composée de Time Bandits, Brazil et The Adventures of Baron Münchausen, Terry Gilliam quitte le vieux continent pour son pays d'origine.

Une page se tourne et un nouveau cycle commence.





trailer
Le Roi Pêcheur (1991)

de Terry Gilliam, avec Jeff Bridges, Adam Bryant, Robin Williams, Paul J. Lombardi, Mercedes Ruehl, David Hyde Pierce...
Jack Lucas, un célèbre animateur et présentateur de radio arrogant, cynique et égoïste reçoit un jour l'appel d'un auditeur mentalement instable. Suite à cet appel, l'homme en question se rend dans un restaurant et tue 12 personnes avant de se donner la mort. Cet accident laisse un goût amer à Jack qui est rongé par le remords sans vraiment s'en rendre compte et sombre dans la dépression.
Un soir qu'il traîne dans des rues peu sûres, il est accosté par des malfrats qui l'attaquent. Il est sauvé in-extremis par Parry, un ex-professeur de lettre qui a sombré dans la folie après la mort tragique et violente de sa femme, tuée par le fameux auditeur. Ce SDF, amoureux transi de Lydia, une femme vivant dans son monde imaginaire mais inspirée d'une femme réelle, s'est juré de trouver le Graal.
Pour se faire pardonner, Jack suit Parry et tente de l'aider.


Le roi pêcheur ou roi blessé figure dans la légende arthurienne comme le dernier d'une lignée chargée de veiller sur le Saint Graal. Dans les textes du Moyen Âge tardif, on le qualifie souvent de "Riche Roi Pescheur" en référence à l'inestimable trésor dont il assure la garde.

Le Roi Pêcheur est l'histoire d'une double rédemption : celle d'un utopiste et celle d'un arriviste qui doit gagner son humanité. La quête du Graal offre surtout la guérison des coeurs.

Titre original : The Fisher King





trailer
L'Armée des 12 singes (1996)

de Terry Gilliam, avec Bruce Willis, Madeleine Stowe, Brad Pitt, David Morse, Christopher Plummer...
Nous sommes en 2035. Pour essayer de trouver l'origine d'un virus qui a tué 90% de la population mondiale, les survivants décident d'envoyer des volontaires dans le passé. James Cole est l'un d'entres eux…

Ce film est inspiré de La Jetée de Chris Marker.

Un passage vers la fin du film montre les héros en fuite qui se réfugient dans un cinéma où se joue Sueurs Froides (Vertigo) d'Alfred Hitchcock. On voit un extrait du film évoquant le passage du temps devant la coupe d'un séquoia, l'actrice montrant "Ici je suis née… et ici, je suis morte". L'extrait d'Hitchcock fait ainsi écho au voyage dans le temps et au destin du personnage incarné par Bruce Willis.

Clin d'œil à La Jetée, avec plusieurs images de coupes d'arbres situés au Jardin des Plantes de Paris. Le lien avec cette scène de Sueurs froides est révélé par Chris Marker dans son film Sans Soleil.

Titre original : 12 Monkeys




b.a.
Las Vegas Parano (1998)
de Terry Gilliam, avec Johnny Depp, Benicio Del Toro, Tobey Maguire, Ellen Barkin, Gary Busey, Christina Ricci, Mark Harmon, Cameron Diaz, Michael Jeter, Craig Bierko, Lyle Lovett, Flea, Harry Dean Stanton, Tim Thomerson, Richard Riehle, Richard Portnow...
Dans les années 70, Raoul Duke, journaliste, et son avocat de Dr Gonzo, partent pour Las Vegas, le coffre de leur voiture bourré de drogues interdites. Mais rapidement, leur voyage se transforme en un enchaînement de délires hallucinatoires...

Ce film est une adaptation déjantée du roman de Hunter S. Thomson.
La première mouture du scénario fut écrite en 10 jours, et le tournage ne dura que 50 jours !

Alors que d'autres réalisateurs étaient pressentis, Gilliam fut le plus prompt. Et pour cause : cela faisait une dizaine d'années qu'il cherchait à adapter Las Vegas Parano écrit par Hunter S. Thompson, et qui parut tout d'abord par épisodes dans le magazine Rolling Stone en 1971. Ce roman fut le point de départ du Gonzo journalisme.


Titre original : Fear and Loathing in Las Vegas





site
Le Court des Grands (2005)

Un programme de courts métrages compilant les premières réalisations de 12 réalisateurs incontournables.

Présentation sur le thème de Ghost signé Maurice Jarre.
George Lucas, Ridley Scott, Robert Zemeckis, Lars Von Trier, Terry Gilliam, Paul Verhoeven, Tony Scott, Emir Kusturica, Luc Besson, Roman Polanski, Jane Campion et Stephen Frears. Pas la peine de chercher un intrus dans cette liste, ils ont tous qu'on le veuille ou non marqué le parcours des cinéphiles. A eux-seuls, ils font vivre le cinéma quels que soient leurs registres.

Cette compilation permet notamment aux cinéastes apprentis, de se faire une idée des premiers essais de leurs réalisateurs favoris. Le moins qu'on puisse dire est que l'on peut retrouver en chacun d'entre eux des thèmes et des inspirations majeurs.





site
Les Frères Grimm (2005)

de Terry Gilliam, avec Matt Damon, Heath Ledger, Monica Bellucci, Lena Headey, Peter Stormare, Jonathan Pryce...
À l'aube du XIXe siècle, les frères Grimm étaient connus dans toutes les campagnes pour être les seuls capables de vaincre les esprits maléfiques et les créatures en tous genres qui épouvantaient les village. Leur lucrative entreprise cachait cependant un petit secret : Jacob et Will se contentaient de combattre des monstres diaboliques que leurs complices animaient grâce à d'ingénieux trucages et d'impressionnantes mises en scène…
Lorsque les autorités les obligent à se rendre à Marbaden, l'enjeu est tout autre. Le hameau vit dans la terreur absolue depuis que ses petites filles sont enlevées les unes après les autres. Cette fois, les frères Grimm n'ont pas affaire à une illusion. Avec la très belle Angelika, ils vont découvrir que la forêt lugubre renferme un terrible secret, un monde de magie et de sortilèges peuplé des plus incroyables créatures. Pour percer le mystère et rompre la malédiction, Jacob et Will vont devoir affronter vraiment ce que le monde entier prendra bien plus tard pour des contes et des légendes…

Ce film est un mélange habile de contes, extraits du célèbre Recueil des frères Grimm, et d'éléments de leurs propres existence. Terry Gilliam plonge le spectateur dans un univers enchanteur à mi-chemin entre comédie et film fantastique.

Malgré un casting qui compte tout ce qu'Hollywood fait de plus glamour et prometteur, le succès des Frères Grimm tient surtout à la magnificence des décors utilisés, totalement réalisés en studios ! La forêt du petit chaperon rouge ou encore la tour de la méchante reine au miroir font figure de réelles prouesses visuelles.


Titre original : Brothers Grimm





trailer
Tideland (2006)

de Terry Gilliam, avec Jodelle Ferdland, Jeff Bridges, Jenifer Tilly, Brendan Fletcher, Janet MCTeer...
Lorsque sa mère meurt d'une overdose, la petite Jeliza-Rose part s'installer dans une vieille ferme avec son père, Noah, un rocker héroïnomane qui a connu des jours meilleurs. Afin d'échapper à la solitude de sa nouvelle maison, Jeliza-Rose s'évade dans un monde imaginaire. Pour lui tenir compagnie, Jeliza-Rose n'a que les têtes de quatre poupées qui ont perdu leur corps... jusqu'à ce qu'elle rencontre Dickens, un jeune homme ayant l'esprit d'un garçon de 10 ans. Vêtu d'une combinaison de plongée, il passe son temps caché dans une carcasse d'autocar, son "sous-marin", attendant de capturer le requin géant qui habite sur la voie ferrée. Dickens a une grande soeur, Dell, une sorte de fantôme vêtu de noir qui se dissimule constamment sous un voile d'apiculteur. Pour Jeliza-Rose, le voyage ne fait que commencer...

A l'origine, Tideland est un roman écrit par Mitch Cullin, qui a fait parvenir son oeuvre à Terry Gilliam dans l'espoir qu'il accepte d'écrire un commentaire sur la jaquette.


Résolument attaché au conte de Lewis Caroll, Terry Gilliam annonce : "C'est la rencontre d'Alice au pays des merveilles et de Psychose. C'est l'histoire d'une enfant qui se construit comme elle peut en dépit d'une grande souffrance. C'est une fable de survie dans des circonstances plutôt étranges."


Après 2 mois de tournage dans un petit village canadien, Terry Gilliam déclarait : "Avec ce film, mon enjeu était de retrouver mon enthousiasme de cinéaste. J'espère que les spectateurs seront surpris, déroutés, séduits et émus. Si nous avons bien travaillé, il y aura des rires, de l'émotion, et peut-être les gens en sortant verront-ils le monde et les autres un peu différemment..."





site
The Imaginarium of Dr Parnassus (2009)

de Terry Gilliam, avec Heath Ledger, Christopher Plummer, Verne Troyer, Andrew Garfield, Lily Cole, Tom Waits, Johnny Depp, Colin Farrel, Jude Law...
L'histoire du Dr. Parnassus, membre d'une troupe de théâtre ambulante et capable de contrôler l'imagination des gens. On suivra son périple alors qu'il tente d'échapper au diable, Mr. Nick, qui lui réclame son dû, après le pacte qu'ils avaient passé quelques siècles plus tôt. Parnassus devait lui donner son premier-né à l'âge de 16 ans en échange de la jeunesse éternelle. Dr. Parnassus ne réalisait pas à l'époque ce que cela représente maintenant qu'il a une fille.

Le tournage vient de débuter à Vancouver au Canada. Récemment rattachés au projet, Johnny Depp, Colin Farrel et Jude Law* vont incarner successivement les 3 avatars du personnage interprété par Heath Ledger.


Suite à la triste disparition de
Heath Ledger, Terry Gilliam a modifié son scénario, pour rajouter au héros la faculté de changer d'apparence à chaque voyage dans un univers parallèle. Le réalisateur tient malgré tout à conserver le travail de Ledger et remercie « Johnny, Colin et Jude d'avoir permis au film de vivre ».





L'Homme qui tua Don Quichotte

C'est juste ici...




*Les trois acteurs sont tombés d'accord pour reverser leurs honoraires à Matilda, la petite fille de Heath Ledger et de l'actrice Michelle Williams, car la star décédée n'avait pas rédigé de testament. Le réalisateur Terry Giliam a félicité les acteurs pour leur générosité : « Ils n'ont pas pris l'argent - il va à la fille de Heath. » « C'est extraordinaire ! Et merveilleux ... et quand tu fais partie de cela, on pense, "Ah, c'est peut-être pour ça que j'ai décidé de faire du cinéma au tout début. Je pense qu'il serait plein de gens merveilleux "... Et nous avons un film plein de gens merveilleux qui ont fait des choses extraordinaires pour vous aider. »...


07/08/2008
0 Poster un commentaire