CinéAste • Terry Gilliam


CinéAste • Terry Gilliam

 

... Voici les fabuleuses petites merveilles du grand, passionnant, captivant, émouvant, drôle et complètement loufoque : Terry Gilliam, atypique et talentueux spécialiste des films indépendants.




Même si personnellement je n'accroche pas sur la crasse dominante dans certaines de ses oeuvres, j'admire l'enthousiasme du créateur, son intégrité et son audace à dépeindre la face pourrie du monde.

Terry Gilliam est un vrai passionné, quelqu'un d'entier qui longtemps se cherche et se donne à fond dans la quête de ses idéaux et la réalisation de ses rêves.
Biographie complète juste là...

Comme beaucoup de cinéastes, Gilliam est multifonctions : acteur, réalisateur, scénariste, producteur, producteur exécutif, costumier, directeur artistique, monteur, chef décorateur, superviseur des effets visuels...

Les films qu'il a réalisés sont des pièces uniques en leur genre :




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Storytime (1968)
de Terry Gilliam
Un court métrage d'animation où se mêlent une blatte affable, des cartes de Noël perverses, et une biographie d'Albert Einstein (pas celui auquel vous pensez)...

Storytime a une durée de 9 mn, réalisé avec quatre bouts de ficelle et trois fois rien. La méthode d'animation est archaïque, simple et à la portée de tous : on dessine un arrière plan, on découpe des personnages (photos, peintures) que l'on insère dans le décor. Le tout est placé sous verre pour éviter tout mouvement. On capture ensuite 2 images avec une caméra placée au-dessus du plan de travail. On recommence l'opération en faisant bouger les personnages.

A l'époque Terry Gilliam travaillait pour un célèbre show télévisé dont il réalisa 30 mn. Les meilleurs moments se retrouvent donc dans ce court : 3 segments qui se suivent pratiquement sans transition. Un foutoir apparent mené avec humour, cynisme et dérision, parodie du monde qui l'entoure et de la société en général. On sent déjà très bien tout ce qui fera les Monthy Python plus tard. Par moment Storytime peut faire penser à South Park, à noter que Terry Gilliam, fan de cette série, en a réalisé 1 épisode.




b.a.
Pataquesse, la Première Folie des Monty Pythons (1971)
de Terry Gilliam et Ian MacNaughton, avec Graham Chapman, John Cleese, Terry Gilliam, Eric Idle, Michael Palin, Terry Jones...
Dans les années 60, un groupe qui marqua a jamais l'histoire de la musique fait son apparition : The Rutles. Alors que le goût de Mr. Crapaud pour les sports automobiles menace de plonger toute la communauté de la rivière dans le chaos, les belettes complotent pour transformer le château de Mr. Crapaud en une usine de nourriture pour chien…

La Première Folie des Monty Pythons est une anthologie des meilleurs sketches de l'émission Monty Python's Flying Circus diffusée sur la BBC entre 1969 et 1973. En complément de programme, Le Coq est Mort, un court métrage allemand expérimental et interactif de Zoltan Spirandelli.

Titre original : And Now for Something Completely Different





b.a.
Monty Python, Sacré Graal (1975)

de Terry Jones et Terry Gilliam, avec Graham Chapman, Terry Gilliam, John Cleese...
Le roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde se lancent dans la quête du Graal, chevauchant de fantomatiques montures dans un bruitage de noix de coco cognées. La petite troupe va devoir passer mille épreuves pour le moins étonnantes...

Le chevalier noir que le roi Arthur affronte dans un combat mémorable, est joué par John Cleese... sauf lorsqu'il se fait couper une jambe, scène pour laquelle un véritable unijambiste prit sa place !

La sainte grenade présente dans le film aurait inspiré les créateurs du jeu Worms.

Par soucis d'économie, le tournage se passe en Ecosse autour des châteaux de Doune, Glen Coe et Stalker qui sont utilisés sous différents angles en fonction des scènes, quand des modèles en carton ne sont pas posés à l'horizon. De la même manière, n'ayant pas les moyens de s'offrir le luxe d'une location de chevaux, ils utilisent des coques de noix de coco qu'ils entrechoquent pour simuler les cavalcades (ce qui deviendra un élément comique remarquable mais imprévu).

Les côtes de mailles portées par les chevaliers sont en réalité des pulls en laine recouverts de peinture argentée. Reste que malgré cette touche « amateur », Sacré Graal parvient à faire de cette absence de moyens une force créatrice et humoristique sans précédent.


Sacré Graal est le 1er film original signé par les Monty Python. Travaillant par petits groupes les idées du scénario, se réunissant ensemble, discutant, retenant ou écartant certaines trouvailles, s'isolant à nouveau, et ainsi de suite, les Monty Python finissaient par aboutir à une suite de petites scènes formant un ensemble au ton cohérent. Un peu comme le jeu du cadex ;) La majeure partie de l'histoire est donc racontée sous la forme d'épisodes isolés et reliés uniquement par le thème de la quête du Graal et par les animations de Terry Gilliam.

Toutefois, cette cohabitation débouchera sur de multiples tensions au sein du groupe en raison de divergences artistiques majeures : "Quand 2 personnes dirigent la même équipe, il est évident que l'on s'expose à des problèmes de cohérence, de ton ou de vision. Aujourd'hui je déconseille à quiconque de réaliser un film en binôme à moins que la répartition des tâches soit claire dès le départ !" confie Gilliam. Ce qui explique pourquoi les prochains métrages des Monty Pythons sont réalisés par Jones, Gilliam devenant directeur artistique sur La Vie de Brian et simplement réalisateur du prélude du Sens de la Vie.

Titre original : Monty Python and the Holy Grail





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Jabberwocky (1977)
de Terry Gilliam, avec Michael Palin, Harry Corbett, John Le Mesurier, Warren Mitchell, Max Wall, John Bird, Rodney Bewes, Bernard Bresslaw, Antony Carrick, Peter Cellier, Derek Francis, Terry Gilliam, Neil Innes, Bryan Pringle, David Prowse, Graham Crowden, Terry Jones...

Une bête sanguinaire, le Jabberwocky, ravage le royaume de Bruno le Contestable. Le roi promet la main de sa fille a celui qui anéantira le monstre.

Inspiré du roman de Lewis Caroll, Jabberwocky est le 1er film que Terry Gilliam
réalise seul.

Pour la petite histoire, Terry Gilliam est profondément marqué par Alice aux Pays des Merveilles, de Lewis Carroll. En 1961, alors qu'il travaille dans un camp de vacances, il décide de monter un spectacle basé sur l'histoire d'Alice : "Chaque chose que j'entreprend est marqué, d'une manière ou d'une autre, par l'empreinte du roman de Carroll. Le titre et le monstre de Jabberwocky, la petite fille dans Munchausen est Alice, tout comme Sam Lowry dans Brazil. Pour beaucoup, dont moi-même, Carroll est l'inventeur du concept de "non-sens", et quelque part c'est donc une sorte de père pour les Monty Python et le magazine MAD d'Harvey Kutzman "...

Il était presque naturel que son baptême du feu en solitaire aux commandes d'un film passe par Lewis Carroll. Le roman contient un poème, Jabberwocky, se révélant tout à fait indiqué : «Tout est dans le livre ! A la lecture du poème, Alice dit qu'elle le trouve très beau sans pour autant en comprendre le sens. Le seul détail dont elle se souvient c'est que quelque chose à tué quelqu'un. Cette simple phrase a rebondi dans ma tête jusqu'à devenir le point de départ d'un scénario situé à l'époque médiévale.» révèle Gilliam.

Pour la réalisation de ce 1er film en solo, Terry Gilliam dépasse le budget prévu. Il emprunte alors une partie des décors de la comédie musicale Oliver, confie le maquillage et les coiffures à sa femme, et rachète la plupart des costumes à une compagnie de théâtre allemande qui vient de terminer ses représentations du Mariage de Figaro de Beaumarchais.


Sur Jabberwocky l'ambiance est détendue et Gilliam éprouve du plaisir au contact des comédiens : "Jusqu'à présent j'avais principalement connu les Monty Python où tout était défini par avance, puis au moment de tourner une scène chacun faisait comme bon lui semblait. Là je découvrais une manière de fonctionner très différente. Les acteurs donnaient leur avis, ajoutaient des dialogues ou apportaient des idées, mais toujours dans l'esprit du film et avec l'idée de l'améliorer."


En raison de la présence au générique de la moitié des Monty Pythons, le film sort aux Etats-Unis sous le titre Monty Python's Jabberwocky malgré les protestations de Gilliam.





b.a.
Bandits Bandits

de Terry Gilliam, avec John Cleese, Sean Connery, Shelley Duvall, Katherine Helmond, Ian Holm, Michael Palin, Ralph Richardson, Peter Vaughan, David Warner, David Rappaport, Kenny Baker, Malcolm Dixon, Mike Edmonds, Jack Purvis, David Baker, Craig Warnock, Tiny Ross, Sheila Fearn, Jim Broadbent, David Leland...
Féru d'Histoire et amateur de films en costumes, Gilliam use d'un scénario alibi pour promener sa caméra dans les coulisses du temps, allant de la révolution française à la forêt de Sherwood en passant par la Grèce antique et le Titanic, racontant les voyages d'un petit garçon anglais nommé Kévin, visité par 6 nains qui ont dérobé à l'Être suprême la carte du Temps...

Là encore, la présence de la moitié des Python au générique pousse certains distributeurs peu scrupuleux à rajouter la mention Monty Python avant le titre.
Reste que Time Bandits marque le début d'une carrière en solo pour « l'ami américain » comme le surnomme les anglais.


2e film en réalisateur-solo, Terry Gilliam présente une oeuvre débridée où transparait l'univers qui va devenir le sien et faire sa force. Anachronisme, voyages dans le temps, héros improbables, fuite du réel, accomplissement de soi, rédemption, autant de thèmes qu'il développe aujourd'hui depuis 1/4 de siècle.

Bandits Bandits fait partie des films que l'Education Nationale recommande aux enseignants de projeter à leur élèves pour l'année 2001-2002.

Co-écrit avec Michael Palin, Gilliam voulait dans un 1er temps présenter le film du point de vue de l'enfant puis préféra opter pour des adultes de petite taille. "Avant Time Bandits, personne n'avait donné à un nain la chance d'être le héros d'un film." dit Gilliam "D'ailleurs les comédiens se sont pleinement investis dans l'aventure, tentant sans cesse de se surpasser et de nous étonner (ce qu'ils ont réussi à faire d'ailleurs !)"

Cette joyeuse équipe est aujourd'hui connue et reconnue : Kenny Baker (le R2D2 de Star Wars), David Rappaport (de la série tv Le Magicien, 1986), Jack Purvis (Willow, 1988), Mike Edmonds (Legend , 1985), Malcolm Dixon (Labyrinth, 1986), Tiny Ross  (Flash Gordon , 1980)... et Marcus Powell (The Elephant Man, 1980), mentionné au générique du film alors qu'il n'apparaît pas à l'écran, un personnage censé avoir été le leader des nains avant sa mort. Une scène sabrée parce que parait-il mettre 7 nains dans un film risquait d'entraîner de nombreux problèmes légaux !?... C'est à se demander qui, de la fiction ou du réel, est le plus bizarre...

C'est ici l'un de ses rares films où Terry Gilliam ne fait aucune apparition.

Titre original : Time Bandits





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Le Sens de La Vie (1983)

de Terry Gilliam et Terry Jones, avec Graham Chapman, John Cleese, Terry Gilliam, Eric Idle, Terry Jones, Michael Palin...
Les 6 Monty Python égrainent tous les stades de la vie : la naissance, la croissance, l'éducation sexuelle, la vieillesse, la mort, l'au-delà sur un mode humouristique. Ils se mettent en tête d'expliquer le sens de la vie, les ravages de la guerre, le miracle de la naissance, et en exclusivité, ce qui nous attend au Paradis. Bref, ils s'attaquent à tout ce qui est sacré…

Dernière halte pour Gilliam dans la case Python à l'occasion de cet ultime opus pour lequel il interprète plusieurs rôles et réalise le prologue.

Le succès du film lui permet d'entrer en contact avec le studio Universal qui accepte de produire son prochain métrage.


Titre original : Monty Python's the Meaning of Life





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Brazil (1985)

de Terry Gilliam, avec Jonathan Pryce, Robert De Niro, Kim Greist, Katherine Helmond, Ian Richardson, Peter Vaughan, Barbara Hicks, Charles McKeown, Bryan Pringle, Sheila Reid, Michael Palin, Bob Hoskins, Ian Holm, Jim Broadbent...
En un temps et un lieu indéterminés, le monde est devenu un enfer kafkaïen de modernité. Sam Lowry est un petit fonctionnaire sans histoire du Ministère de l'Information. Coincé, pressé et écrasé par les rouages de la machine bureaucratique, Sam tente de s'échapper du troupeau en rêvant d 'amour et de liberté, se voyant un Icare des temps modernes croisant dans les cieux une jeune fille au visage angélique. Mais sa vie bascule le jour où il croise le regard d'une femme qui ressemble étrangement à la fille de ses rêves. Pour elle, Sam va se dresser contre le système...

Directement inspiré du roman paranoïaque et politique de George Orwell, 1984 (1948), Brazil devait s'appeler à l'origine "1984 1/2", le ½ étant un hommage au Huit et Demi (1962) de Frederico Fellini. Autres titres envisagés : "How I Learned to Live with the System ?", "So Far" et  "The Ministry of Torture".

"Brazil est né d'une image. J'ai vu dans ma tête un homme assis sur une plage noire, recouverte d'une fine pellicule de charbon. Immobile dans la lumière crépusculaire, l'homme écoutait à la radio une chanson populaire des années 30, « Brazil », d'Arry Barroso, dont les sonorités langoureuses et exotiques suggéraient, au-delà des tours d'acier, des usines et des chaînes de montage, l'existence d'un monde verdoyant et merveilleux. Le scénario qui s'est développé autour de cette image n'en a retenu concrètement aucun des éléments et en découle pourtant tout entier.
" dit Gilliam

Lorsqu'il dévoile son film aux producteurs, et plus particulièrement à Sid Sheinberg patron d'Universal Studios, il reçoit un accueil pour le moins mitigé. Sheinberg lui demande d'opérer quelques coupes car il juge le métrage trop long. Pire encore il souhaite que le final soit purement et simplement retiré pour terminer sur une note plus optimiste. Terry Gilliam s'insurge et refuse que l'on massacre son œuvre pour des raisons aussi ineptes que la durée ou l'absence de « happy end ». Dès lors la hache de guerre est déterrée. Universal remonte le film et la ramène à une durée de 94 mn là où le montage diffusé en Europe sous l'égide de Gilliam atteint les 142 mn ! Disparaissent certaines rêveries de Sam, les éléments jugés trop sombres et surtout le plan final nous montrant Lowry devenu fou durant l'interrogatoire conduit par son ancien ami Jack Lint (Michael Palin), le film s'achevant sur l'image bucolique de Sam et Jill Layton (Kim Greist) perdus dans la campagne. Même l'excellente bande son orchestrée par Michael Kamen est remplacée par un musique plus rock dans l'espoir d'attirer les jeunes dans les salles !


L'affaire s'étend sur un bras de fer juridique sans précédent qui catalogue Terry Gilliam comme un réalisateur difficile et rebelle. A l'issue d'une longue bataille médiatisée, Gilliam parviendra finalement à sortir sur le territoire américain une version de 132 mn qui ne sera que minoritairement distribuée.




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Les Aventures du Baron de Münchausen (1989)

de Terry Gilliam, avec John Neville , Eric Idle, Oliver Reed, Sarah Polley, Charles McKeown, Winston Dennis, Valentina Cortese, Jack Purvis, Jonathan Pryce, Bill Paterson, Uma Thurman, Peter Jeffrey, Alison Steadman, Don Henderson, Robin Williams, Sting, Andrew MacLachlan, Terry Gilliam...
Le siècle des Lumières. Une ville s'apprête à tomber sous les assauts des Turcs tandis qu'au théâtre royal une troupe de comédiens tentent de donner une représentation des Aventures du Baron Munchausen. C'est alors qu'un homme déclare être le vrai Baron et demande de l'aide afin de retrouver ses compagnons, seuls capables de repousser l'invasion turque.

Le Baron Karl Friedrich Hieronymous von Münchausen est un personnage réel né en 1720. Officier de cavalerie allemand dans l'armée russe, il passe à la postérité grâce aux récits merveilleux (et fabulés) de ses supposés exploits.

Ce film de Terry Gilliam est la 7e version des aventures cinématographiques du Baron.


Alors que tout va pour le mieux dans un début prometteur, le tournage s'avère éprouvant et malmené par des problèmes incessants qui font exploser le budget à hauteur de 45 millions de dollars !
Les Aventures du Baron de Münchausen devient la chronique d'un ratage annoncé.

Déjà menacé sur Jabberwocky en 1977 pour les mêmes raisons, Terry Gilliam est sur le point d'être remplacé par Richard Fleischer ou Gary Nelson, mais la Columbia souhaite que le film soit signé Gilliam (merci Brazil) et lui apporte tout son soutien.
Gilliam décide de ramener son oeuvre de 3h à 2h.

Avant même sa sortie, le film est massacré par la critique et précédé d'une solide réputation de naufrage artistique, fruit de l'ambition outrancière d'un réalisateur devenu fou. L'échec public condamne Terry Gilliam au statut de génie incompris, Münchausen devant accéder à la reconnaissance bien des années plus tard.

Cette démesure fait qu'Hollywood s'intéresse à lui. Et c'est ainsi qu'en 1990, et au terme de qu'il présente lui-même comme une trilogie composée de Time Bandits, Brazil et The Adventures of Baron Münchausen, Terry Gilliam quitte le vieux continent pour son pays d'origine.

Une page se tourne et un nouveau cycle commence.





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Le Roi Pêcheur (1991)

de Terry Gilliam, avec Jeff Bridges, Adam Bryant, Robin Williams, Paul J. Lombardi, Mercedes Ruehl, David Hyde Pierce...
Jack Lucas, un célèbre animateur et présentateur de radio arrogant, cynique et égoïste reçoit un jour l'appel d'un auditeur mentalement instable. Suite à cet appel, l'homme en question se rend dans un restaurant et tue 12 personnes avant de se donner la mort. Cet accident laisse un goût amer à Jack qui est rongé par le remords sans vraiment s'en rendre compte et sombre dans la dépression.
Un soir qu'il traîne dans des rues peu sûres, il est accosté par des malfrats qui l'attaquent. Il est sauvé in-extremis par Parry, un ex-professeur de lettre qui a sombré dans la folie après la mort tragique et violente de sa femme, tuée par le fameux auditeur. Ce SDF, amoureux transi de Lydia, une femme vivant dans son monde imaginaire mais inspirée d'une femme réelle, s'est juré de trouver le Graal.
Pour se faire pardonner, Jack suit Parry et tente de l'aider.


Le roi pêcheur ou roi blessé figure dans la légende arthurienne comme le dernier d'une lignée chargée de veiller sur le Saint Graal. Dans les textes du Moyen Âge tardif, on le qualifie souvent de "Riche Roi Pescheur" en référence à l'inestimable trésor dont il assure la garde.

Le Roi Pêcheur est l'histoire d'une double rédemption : celle d'un utopiste et celle d'un arriviste qui doit gagner son humanité. La quête du Graal offre surtout la guérison des coeurs.

Titre original : The Fisher King





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L'Armée des 12 singes (1996)

de Terry Gilliam, avec Bruce Willis, Madeleine Stowe, Brad Pitt, David Morse, Christopher Plummer...
Nous sommes en 2035. Pour essayer de trouver l'origine d'un virus qui a tué 90% de la population mondiale, les survivants décident d'envoyer des volontaires dans le passé. James Cole est l'un d'entres eux…

Ce film est inspiré de La Jetée de Chris Marker.

Un passage vers la fin du film montre les héros en fuite qui se réfugient dans un cinéma où se joue Sueurs Froides (Vertigo) d'Alfred Hitchcock. On voit un extrait du film évoquant le passage du temps devant la coupe d'un séquoia, l'actrice montrant "Ici je suis née… et ici, je suis morte". L'extrait d'Hitchcock fait ainsi écho au voyage dans le temps et au destin du personnage incarné par Bruce Willis.

Clin d'œil à La Jetée, avec plusieurs images de coupes d'arbres situés au Jardin des Plantes de Paris. Le lien avec cette scène de Sueurs froides est révélé par Chris Marker dans son film Sans Soleil.

Titre original : 12 Monkeys




b.a.
Las Vegas Parano (1998)
de Terry Gilliam, avec Johnny Depp, Benicio Del Toro, Tobey Maguire, Ellen Barkin, Gary Busey, Christina Ricci, Mark Harmon, Cameron Diaz, Michael Jeter, Craig Bierko, Lyle Lovett, Flea, Harry Dean Stanton, Tim Thomerson, Richard Riehle, Richard Portnow...
Dans les années 70, Raoul Duke, journaliste, et son avocat de Dr Gonzo, partent pour Las Vegas, le coffre de leur voiture bourré de drogues interdites. Mais rapidement, leur voyage se transforme en un enchaînement de délires hallucinatoires...

Ce film est une adaptation déjantée du roman de Hunter S. Thomson.
La première mouture du scénario fut écrite en 10 jours, et le tournage ne dura que 50 jours !

Alors que d'autres réalisateurs étaient pressentis, Gilliam fut le plus prompt. Et pour cause : cela faisait une dizaine d'années qu'il cherchait à adapter Las Vegas Parano écrit par Hunter S. Thompson, et qui parut tout d'abord par épisodes dans le magazine Rolling Stone en 1971. Ce roman fut le point de départ du Gonzo journalisme.


Titre original : Fear and Loathing in Las Vegas





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Le Court des Grands (2005)

Un programme de courts métrages compilant les premières réalisations de 12 réalisateurs incontournables.

Présentation sur le thème de Ghost signé Maurice Jarre.
George Lucas, Ridley Scott, Robert Zemeckis, Lars Von Trier, Terry Gilliam, Paul Verhoeven, Tony Scott, Emir Kusturica, Luc Besson, Roman Polanski, Jane Campion et Stephen Frears. Pas la peine de chercher un intrus dans cette liste, ils ont tous qu'on le veuille ou non marqué le parcours des cinéphiles. A eux-seuls, ils font vivre le cinéma quels que soient leurs registres.

Cette compilation permet notamment aux cinéastes apprentis, de se faire une idée des premiers essais de leurs réalisateurs favoris. Le moins qu'on puisse dire est que l'on peut retrouver en chacun d'entre eux des thèmes et des inspirations majeurs.





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Les Frères Grimm (2005)

de Terry Gilliam, avec Matt Damon, Heath Ledger, Monica Bellucci, Lena Headey, Peter Stormare, Jonathan Pryce...
À l'aube du XIXe siècle, les frères Grimm étaient connus dans toutes les campagnes pour être les seuls capables de vaincre les esprits maléfiques et les créatures en tous genres qui épouvantaient les village. Leur lucrative entreprise cachait cependant un petit secret : Jacob et Will se contentaient de combattre des monstres diaboliques que leurs complices animaient grâce à d'ingénieux trucages et d'impressionnantes mises en scène…
Lorsque les autorités les obligent à se rendre à Marbaden, l'enjeu est tout autre. Le hameau vit dans la terreur absolue depuis que ses petites filles sont enlevées les unes après les autres. Cette fois, les frères Grimm n'ont pas affaire à une illusion. Avec la très belle Angelika, ils vont découvrir que la forêt lugubre renferme un terrible secret, un monde de magie et de sortilèges peuplé des plus incroyables créatures. Pour percer le mystère et rompre la malédiction, Jacob et Will vont devoir affronter vraiment ce que le monde entier prendra bien plus tard pour des contes et des légendes…

Ce film est un mélange habile de contes, extraits du célèbre Recueil des frères Grimm, et d'éléments de leurs propres existence. Terry Gilliam plonge le spectateur dans un univers enchanteur à mi-chemin entre comédie et film fantastique.

Malgré un casting qui compte tout ce qu'Hollywood fait de plus glamour et prometteur, le succès des Frères Grimm tient surtout à la magnificence des décors utilisés, totalement réalisés en studios ! La forêt du petit chaperon rouge ou encore la tour de la méchante reine au miroir font figure de réelles prouesses visuelles.


Titre original : Brothers Grimm





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Tideland (2006)

de Terry Gilliam, avec Jodelle Ferdland, Jeff Bridges, Jenifer Tilly, Brendan Fletcher, Janet MCTeer...
Lorsque sa mère meurt d'une overdose, la petite Jeliza-Rose part s'installer dans une vieille ferme avec son père, Noah, un rocker héroïnomane qui a connu des jours meilleurs. Afin d'échapper à la solitude de sa nouvelle maison, Jeliza-Rose s'évade dans un monde imaginaire. Pour lui tenir compagnie, Jeliza-Rose n'a que les têtes de quatre poupées qui ont perdu leur corps... jusqu'à ce qu'elle rencontre Dickens, un jeune homme ayant l'esprit d'un garçon de 10 ans. Vêtu d'une combinaison de plongée, il passe son temps caché dans une carcasse d'autocar, son "sous-marin", attendant de capturer le requin géant qui habite sur la voie ferrée. Dickens a une grande soeur, Dell, une sorte de fantôme vêtu de noir qui se dissimule constamment sous un voile d'apiculteur. Pour Jeliza-Rose, le voyage ne fait que commencer...

A l'origine, Tideland est un roman écrit par Mitch Cullin, qui a fait parvenir son oeuvre à Terry Gilliam dans l'espoir qu'il accepte d'écrire un commentaire sur la jaquette.


Résolument attaché au conte de Lewis Caroll, Terry Gilliam annonce : "C'est la rencontre d'Alice au pays des merveilles et de Psychose. C'est l'histoire d'une enfant qui se construit comme elle peut en dépit d'une grande souffrance. C'est une fable de survie dans des circonstances plutôt étranges."


Après 2 mois de tournage dans un petit village canadien, Terry Gilliam déclarait : "Avec ce film, mon enjeu était de retrouver mon enthousiasme de cinéaste. J'espère que les spectateurs seront surpris, déroutés, séduits et émus. Si nous avons bien travaillé, il y aura des rires, de l'émotion, et peut-être les gens en sortant verront-ils le monde et les autres un peu différemment..."





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The Imaginarium of Dr Parnassus (2009)

de Terry Gilliam, avec Heath Ledger, Christopher Plummer, Verne Troyer, Andrew Garfield, Lily Cole, Tom Waits, Johnny Depp, Colin Farrel, Jude Law...
L'histoire du Dr. Parnassus, membre d'une troupe de théâtre ambulante et capable de contrôler l'imagination des gens. On suivra son périple alors qu'il tente d'échapper au diable, Mr. Nick, qui lui réclame son dû, après le pacte qu'ils avaient passé quelques siècles plus tôt. Parnassus devait lui donner son premier-né à l'âge de 16 ans en échange de la jeunesse éternelle. Dr. Parnassus ne réalisait pas à l'époque ce que cela représente maintenant qu'il a une fille.

Le tournage vient de débuter à Vancouver au Canada. Récemment rattachés au projet, Johnny Depp, Colin Farrel et Jude Law* vont incarner successivement les 3 avatars du personnage interprété par Heath Ledger.


Suite à la triste disparition de
Heath Ledger, Terry Gilliam a modifié son scénario, pour rajouter au héros la faculté de changer d'apparence à chaque voyage dans un univers parallèle. Le réalisateur tient malgré tout à conserver le travail de Ledger et remercie « Johnny, Colin et Jude d'avoir permis au film de vivre ».





L'Homme qui tua Don Quichotte

C'est juste ici...




*Les trois acteurs sont tombés d'accord pour reverser leurs honoraires à Matilda, la petite fille de Heath Ledger et de l'actrice Michelle Williams, car la star décédée n'avait pas rédigé de testament. Le réalisateur Terry Giliam a félicité les acteurs pour leur générosité : « Ils n'ont pas pris l'argent - il va à la fille de Heath. » « C'est extraordinaire ! Et merveilleux ... et quand tu fais partie de cela, on pense, "Ah, c'est peut-être pour ça que j'ai décidé de faire du cinéma au tout début. Je pense qu'il serait plein de gens merveilleux "... Et nous avons un film plein de gens merveilleux qui ont fait des choses extraordinaires pour vous aider. »...


07/08/2008
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